Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 septembre 2014 2 09 /09 /septembre /2014 13:14
L'échappée belle

La version intégrale de Marianne !

Speed c’est le mot qui définit en premier ce we de folie.
Speed pour descendre de Paris après une matinée de taf bien remplie et commencée à 7h, Roman aura récupéré les dossards pour nous mais avant d’aller me préparer et à peine débarquée du TGV je file chez le médecin. Une vilaine tique m’a laissé une trace bien embêtante : et voilà le résultat je repars avec ma dose d’antibio de cheval pour combattre le mal, maladie de Lyme ou borréliose, pas besoin de vérifier la sérologie pour comprendre le lien entre tique et ce type de lésions dermatologiques, satanée bactérie qui profite de mon état de forme assez bas du moment.
La soirée qui s’en suivit fut ultra speed et bien stressante entre coup de tel de chef, de la famille, la préparation des affaires pour une longue ballade sans assistance possible et une météo incertaine. Appris en cours de soirée, un petit point positif selon les points de vue : on nous retire le crochet aller-retour pour la croix de Belledonne afin d’avancer la position du gros du troupeau et que la première difficulté (Col mine de fer - sous la vache) soit passée pour la majeure partie d’entre eux avant les caprices de la météo. Moi j’aurais bien aimé y monter car je ne connais pas mais ce sera pour une autre fois 59 ou 62 km c’est pareil !
La nuit fut l’une des pire que j’ai vécue avant une course, trop de stress accumulé en ce moment : je ne suis pas bien du tout mais pour le moral j’évite de regarder l’heure défiler, je prends mon mal en patience : viendra bien vite l’heure de sortir du lit alors d’ici là je profite du confort du lit, je colle le chéri qui dort lui ! Enfin, heureusement que tout était prêt car l’habillage se fait au radar complet, le petit dèj rapidos banane muesli yaourt thé, on trace, il ne faut pas trainer à rejoindre notre chauffeur ! Matinal le cousin, c’est top classe on peut finir de se préparer dans la voiture, pas besoin de réfléchir à la route, on est déjà dans la course. Briefing speed enfin concis : confirmation de la modification du parcours il n’y aura pas de croix, et conseils partez doucement parce que la fin de journée sous l’orage risque de rendre la progression compliquée et donc d’être fatigante… Autant dire : « Vous avez signé pour une aventure en montagne, vous allez être servis ! Alors prenez soin de vous pour arriver entier pour les meilleurs ou pour aller le plus loin possible pour certains… ». C’est donc après cette mise à niveau du stress pour tout le monde qu’est donné le départ.
Début compliqué, l’ambiance très spéciale avec l’aube qui se fait attendre : la très grande majorité des coureurs est partie pour 145Km de haute montagne avec des orages annoncés. Autour de moi ça respire le stress, ça transpire la peur et on ressent un profond respect pour la montagne, on est tous inquiets de savoir ce qu'elle nous a réservé, le peloton s'étire doucement ... J’avoue que j’en prends également ma dose mais connaissant l’échelle du massif pour l’avoir parcouru un peu donc je me dis que ça ira. Je pars donc en trottant bien (12km/h) mais pas trop vite dans les tours au cardio car je sais que ce sera long aussi pour moi même le « petit » relai s! Je comptais sur la stratégie sans frontale pour me freiner au départ, j’en ai une mais bien calée au fond du sac, j’ai bien joué car avec le chemin large c’est facile ! Au final le « pas trop vite » est sûrement déjà trop rapide, on marche vite en montée, en s’aidant pour le rythme avec les bâtons mais ça enchaine difficilement dans les sections « courables", c’est dur de relancer, pas tellement de niak et manque de motivation pour « enquiller », pas de jambes, c'est raide, c'est lent, je me tâte d’appeler Roman pour venir me chercher à Chamrousse, j'ai l'impression de trainer, j’en ai marre au bout de 500d+! Avec le recul c’est la peur de la suite, de la longueur qui paralyse le corps et hypnotise l’esprit, on est comme piégé dans une cage dont les barreaux se déferont avec l’expérience. Je pense bien à boire régulièrement, me force un peu pour avaler une barre vers le col de la madeleine. Aujourd’hui je ne le sens pas, j’ai pas envie, je me dis que je pars pour une longue ballade mais je suis effrayée je crois que je n’ai pas envie de me retrouver sous l’orage car je sais que j’ai pas la frite. Ce n’est jamais bien de se retrouver dans une mauvaise situation en montagne avec des ressources physiques limitées, bon je poursuis mon chemin en me disant que vue l’orga si nombreuse, si besoin ils sont là aussi pour veiller à un éventuel repli et je verrais au ravito. D’ailleurs depuis le départ je n’ai pas compté les filles, bon j’avoue entendre « Bravo 3e femme c’est bien !», ça fait toujours plaisir… C’est pas la forme des grands jours mais ça va quand même sinon je ne serais pas là !
Et puis, au Luitel, justement le plaisir d’être là se fait ressentir, 1er croisement de supporter qui nous réchauffe bien après un timide lever de soleil peu apte à nous booster, ça relance la machine, enfin surtout la motivation d’avancer plus vite plus loin, c'est dur de doser les faux plats montant : cours cours pas ? C’est tendu d'hésiter comme ça une fois oui une fois non et d'ignorer quoi faire car il y a ce paradoxe complexe à gérer. Il faut avancer : ça c’est sûr car la route est encore longue mais il faut s'économiser car justement la route sera longue…! Bref trouver le rythme qui fera la bonne course, celle qui optimise le plaisir, les sensations, en limitant les coups de moins bien et qui nous scotche une banane à l’arrivée parce qu’on est heureux de l’avoir fait. Au ravito de l’Arcelle c’est super cool le monde qu’il y a déjà 8h30 du matin, l’accueil aux petits soins, le peloton s’étire vraiment on se sent plus à sa place, la lumière du jour est sympa et le ciel moins menaçant qu’imaginé… Je suis bien en avance… Je me dis alors autant aller à la Pra car le chemin je ne le connais pas, histoire de monter là haut pour le découvrir et puis quitte à faire une sortie longue sans la patate autant continuer un peu pour engranger quelques mètres de dénivelés, il y a le temps avant de devoir bâcher, je me débrouillerais bien pour me faire récupérer plus loin ... Résultat : mais d’où j’ai eu des idées pareilles !!! C’est juste splendide cet endroit, on est enfin dans un chemin de montagne ! Je crois que c’est ce qui n’allait pas pour que je sois bien et dans mon élément ! Je suis fatiguée depuis un bail, la fatigue j’ai appris à la gérer, physiquement ça va plutôt bien. Et puis si besoin vu l’avance que j’ai une micro-sieste et zou ça ira. Je rattrape un photographe : il me conseil de suivre la gazelle de devant si je peux qui est forte sur long car « un vrai métronome ». J'avance, je la rattrape, et la rassure de suite : je suis en relai donc pas en concurrence ! L’esprit compèt est bien moins présent ici que sur d’autres grosses courses, j’adore ça, pas de prise de tête. On papote un peu et puis je file plus loin devant !
Bon ça envoie question rythme avec ce terrain mais ça le fait je suis bien en avance sur le prévisionnel. On papote encore de lieux, de courses, d’expériences… avec un local cette fois tout en profitant des paysages, on longe les lacs, j'oublie de boire comme une cruche et je m’en rends compte quand j'ai méga soif : oups ... Un peu tard, j’évite le zèle et me tais illico pour récupérer cette boulette : derrière ils seront peut être contents de retrouver le silence ! Petite traversée de rivière, jolie mais glissante la traître et bam les 2 pieds noyés sous l’eau ! Ouf le zwip sur le caillou m'aura épargné les bobos mollets, tendon, cheville, sont presque intacts ça va je suis juste trempée des pieds, et passablement désappointée ... Ça flic floc floutche ... C’est pénible mais si besoin j'ai un change chaussette ! On verra à la Pra si c’est nécessaire...
J'ai pas imaginé un raidillon pareil selon la carte. Je me suis fourvoyée l’esprit avec les sentiers que je connais autour et là il est loin ce pu*** de David ! Je dois encore apprendre à étudier le profil je prends un peu cher quand ça monte et là c’est loin d’être fini les montées, il en reste un bon bout : c’est assez désagréable comme sensations. Je paye le départ pas assez dedans et malgré cela plutôt rapide, mais surtout le dessèchement de la pipelette car il fait chaud, il faut garder un bon rythme de ravitaillement de la bête, rester lucide et concentré alors qu’on aurait envie de se laisser aller au vagabondage ... Cela me manque d’aller là-haut libre et seule comme pendant mes jours de congés d’aide gardien. Je sors le tel pour voir et aperçois les messages de Roman inquiet : je l’appelle vite fait pour lui dire où j’en suis dès que ça passe… J’y repense là il n’y a pas eu de pointage à l’Arcelle d’après Rom ils ont l’air de galérer à suivre en live donc je vais essayer de donner des news régulièrement.

Enfin on bascule au dessus des lacs Longuet et Claret et comme un petit bonheur n’arrive jamais seul on voit le refuge de la Pra... Cela fait remonter pleins de souvenirs, c’est génial ! J’arrive sur la terrasse bien acclamée par les bénévoles et autres amoureux de la montagne venus jusqu’ici, les gens sont super top : ils aident à se ravitailler très enthousiastes de nous voir et en fait je suis 1ère femme à biper là ! Les autres arrivent en masse : un beau troupeau de gazelles juste derrière et je dis en réponse aux encouragements de classement que les vraies filles me suivent de près, je joue petit, et puis que le route est longue ! C'est pour elle le respect et les encouragements car celles qui vont se faire l'intégrale je les admire. Et puis j’avoue que je m’en tamponne le carafon de la place car simplement en relais, on est peu nombreux sur ce format et là l'objectif c’est de prendre du plaisir et si possible d’être dans les temps prévus pour le passage de relais car Roman m’attend. Pour avoir fait des courses en relais, l’attente cela rajoute une difficulté, il faut se tenir au courant, gérer la dernière heure, bon là pas besoin de s’échauffer ça aide mais je garde la pression de remplir mon objectif ! On avait dit 12h enfin du coup en théorie, moins sans la croix de Belledonne annulée à cause de l'orage ! J’admire la belle terrasse en bois devant la cuisine de la Pra et je repars, pour une montée plutôt calme en ravitaillant bien jusqu’aux splendides lacs des Doménons. Là ça court un peu, il faut relancer dans ces petits bouts pour avancer tant que c’est roulant. Petit raidard de Freydane, ça commence à trainer la patte dans la montée et hop zou enfin de la grosse descente sur le refuge Jean Collet ça envoie du gros un peu technique ! Ça va bien mais ça va piquer dans les descentes, et puis je me rappelle que j’en ai moins que Roman en lui donnant le relais au Pleynet donc c’est lui qui va douiller ! Fini la belle herbe c’est pleins de cailloux, ça rentre dans la chaussure, grrrr… on remonte un bout et hop enfin Jean collet. C’est très beau, on voit la vallée, on est haut, il fait grand beau, l’accueil est très agréable, c'est magnifique je prends mon temps, une soupe, un peu de coca, j’ai les cailloux dans chaussures à retirer, remplir le camel ... Encore une fois le refrain de la 1e femme : « Mais non, arrêtez moi je suis qu’en relais la vraie 1ère femme elle est pas loin derrière c’est elle qu’il faut applaudir » -Comment ça tu n’est pas une vraie ! … -Bah si mais bon… ! Je suis assez mal à l’aise moi à chaque fois !
Je prends cher ensuite ça monte pas ! Je ravitaille en montant mais j'ai l'estomac pas content, ça rototote dans tous les sens, et je dois quand même manger car il reste un gros bout à faire ! Alors petites gorgées très souvent, les demi-bouchées de barres la cliff chocolat blanc me sauvent la vie ! En plus passages compliqués le technique commence, j'ai l'impression de ramer grave ... En fait je me fais un peu doubler mais je rattrape aussi des gars, je ne percute pas du tout vers quelle position je peux être ni si je peux suivre certains ou si il vaut mieux laisser filer : on n’est pas dans la même course! Quand ça monte c’est hard ! Je check la montre-GPS et je vais le regretter car je vois que j'ai pas encore atteins les 4000d + donc ça va encore monter ... Et là vu le rythme d’escargot que j’ai pris ça va pas monter vite ! Quelques passages techniques s’enchainent, j’ai failli louper les fanions car branchée automatiquement à suivre les kerns ! Une trace écrite sur un caillou parle de la vache : je transmets à Rom…
Enfin, on descend raide, la vallée est plus large, j'ai rien suivi sur la topologie de la suite et où ça va : je suis paumée sur ma localisation et sur ce qu’il reste. Avec la modification on a dû perdre 400d+ et 4kms… J’ai bien le plan dans la poche mais je galère tellement pour gérer le tel que j’ai la flemme de le sortir, pas envie de ralentir plus vu comme je rame et vu les nuages qui trainent donc je reste concentrée sur les pieds ...Je suis interrompue par le tel : Rom pige pas où j’en suis, je sais que je dois arriver au ravito suivant la Coche, il a pas l’air content de la nouvelle. Je regarde l’heure : il me restera du temps pour le dernier bout que j’ai sur-estimé. J’hésite à remettre la veste. On traverse on remonte laborieusement mais agréablement dans la bienfaitrice herbe et hop c’est le ravito du Pas de la coche ! C’est super cool il me reste qu'une dernière section, qui sera dure mais bon là je me réjouis d’être ici avec une soupe, encore des gens trop sympa mais je ne traine pas ça caille et j’ai hâte de rentrer!
Pour la dernière montée c’est trop dur le col de la vache : c’est moi la grosse vache qui se traine, je suis avec un gars sympa, une marmotte qu’on dérange nous astique les oreilles avec ses cris. Au loin j’aperçois un bouquetin, c’est classe, c’est long , une femelle nous attend en haut pour nous récompenser, bien heureuse de l’avoir passé ce col et zou on file parce que le temps passe et je sens la fatigue, l'appel de l'écurie, du chéri et de l’oreiller, hâte de torcher cette fin pour donner le relais ! Mais si l’intention est là c’est dur de courir ça reste caillouteux et compliqué de doser quoi donner dans les jambes par rapport à ce qu’il nous reste à faire! Mais bon je ne baisse pas les bras et abandonne à son sort mon compagnon de route en arrivant aux lacs des 7 laux après une macabre rencontre : une carcasse de mouton traine là à 5m du sentier… Miam je visualise le méchoui, j'ai faim, envie de salé ! Les lacs se longent bien, je trotte mais ça commence à être long et plus trop la niak ! J’avais prévu que ce serait un bout facile en descente et j’ai l’impression d’un plat sans fin, mais par où c’est le Pleynet, je suis perdue moi : je préfère vraiment connaitre pour savoir ce qui m’attend ! Je me force à relancer après chaque mini bosse que je marche en montant. C’est joli, herbeux, mais j’ai les yeux rivés sur les pieds pour les caillasses qui trainent ici ou là. J’avance bien et c’est pas le moment d’en prendre une, par conséquent je ravitaille peu aussi puisque j’ai la fâcheuse tendance à m’étouffer quand je bois en courant! Refuge suivant en vue avec 3 gugus qui zieute de loin à la jumelle ! Ils applaudissent quand j’arrive c’est cool, mais je redis encore que moi je termine au Pleynet et qu’heureusement que c’est bientôt : ils m'annoncent 40' pour y arriver...Tout ça ! Moi bien perdue sur là où j'en suis, sur le chemin je me demande combien de temps ce sera en vérité tout en maugréant que je pensais en avoir pour moins! C’est toujours la même chose : à chaque fois que quelqu’un nous dit combien il reste (en temps ou en km) c’est toujours faux car cela dépend du terrain et de l’allure possible, qui dépend de l’état de la bête, qui dépend de l’état physique mais aussi mental… Bref on voudrait toujours réussir à pousser au maximum sur la fin de course pour avoir tout donné. Je me rends compte que sur le long, là où on doit faire attention à garder de la patate jusque la fin mais en gérant la fatigue nerveuse accumulée, la réactivité, la lucidité, il m’est encore difficile de doser, de donner beaucoup mais pas trop car j’ai vraiment pas envie de me voir terminer à 4 pattes, de me gameller parce qu’un caillou me fait un croche patte etc… !
Enfin le tel passe, je décide de signaler à rom où j’en suis… enfin vaguement pour la localisation et plus surement pour la forme : j’ai hâte d’arriver, finalement il me tel et me dit qu’il ne reste pas long, et que ça le fait, j’arriverai quand j’arriverais … super motivant… Je suis heureuse de l’avoir eu mais je doute sur la fin là, je scrute le temps 11h et des brouettes de course : il est temps d’arriver vais-je être en moins de 12h j’espère bien mais qu’est-ce que j’ai foutu avant là, j’ai perdu max par rapport à l’avance que j’avais prise au départ où j’ai trainé ? ça descend dans du raide, caillouteux et mouillé, c’est pas évident, je double des solos, et je comprend que le hameau sur la colline d’en face est peut être bien mon arrivée, bon c’est pas si loin. Un couple nous indique l’arrivée dans 5km de chemin facile ! Euh oui pas trop dur plutôt car dévers+boue+racines+montées (bon ok il reste plus beaucoup de D+ mais à ce stade je monte tellement lentement que c’est l’horreur). Je donne un max sur ces derniers km en essayant même de trotter en montée car je le bisous est proche et surtout l’oreiller !
Je double encore mais attaqués dans leur orgueil de mâle je ressens leur frustration que je calme aussitôt en précisant que je suis en relais : les ondes négatives s’envolent aussitôt ! La piste enfin, les jambes tournent en mode automatique, les encouragements des potes qui sont là avant les derniers 500m, c’est par où le pointage? Doudou en vue : smack, ouf, relais passé, à lui de jouer maintenant : j’ai fait le job et j’espère que la montagne sera aussi gentille avec lui cette nuit qu’elle a été avec moi !
La 2ème partie de l’aventure c’est presque plus dur que la 1ère car c’était simple de crapahuter ! Je me fais une beauté sous la douche froide, un repas chaud pour recharger les batteries bien à plat, un petit massage des quadri (merci les kinés on a bien ri) pour la récup’ et je pars sans trainer pour la 1ère mission d’assistance du chéri, enfin surtout pour le voir et l’encourager. J’arrive pile poil à temps au parking des Gleysins, je papotais avec Benoit et je percute qu’il est déjà au ravito…oups ! Il est en avance sur son plan, je monte en trottant dans la grange, même pas mal ! Je prends rapidement la température de la bête, la nuit est en train de tomber mais ça va très bien, le bisou, des fraises tagada en bonus et RV dans la nuit peut être ! En effet, je suis surexcitée, et j’hésite longtemps à aller ou non au ravito de Super Collet mais c’est prévu vers 1H30 du matin et d’accès en marchant un peu, combien de temps aucune idée cela dépend des jambes aussi (pas de télésiège la nuit !). Bref au final j’écoute les conseils de tout le monde et je file me coucher pour être dispo le lendemain. Je taille la route jusque Val Pelouse, c’est loin et tortueux, heureusement que j’ai eu l’idée d’y aller le soir en prenant mon temps. Je m’installe comme je peux dans la clio, regrettant le 806 qu’on avait avant. C’est compliqué de trouver le sommeil, d’autant plus avec les mouvements sur le parking. Arrive une tête connue, Florent vient rajouter des fanions pour aider les coureurs à se repérer dans la nuit et le brouillard… 0h30 un texto du chéri qui est dans le dur, la nuit rend la montagne hostile surtout avec un départ aussi rapide, mais le froid là-haut est impitoyable pour les organismes fragilisés par l’effort. 3h30 encore des messages gros coup de mou pour Roman coincé à Super Collet, bien en retard sur le plan, il va essayer de repartir mais c’est pas la forme du tout. Là dans l’attente on se sent vraiment impuissant, on apprend la patience et on espère que c’est pas grave et que ça va repartir… Au final j’ai du dormir un peu en pointillé, je finis par me lever sans difficultés, Roman me préviens en haut de … et je pars vers le refuge. Outch, il faut descendre pour l’atteindre ! J’espère que j’ai emporté tout ce qu’il faut ! L’attente est longue, le matin se lève dans une ambiance fraiche de brume inhospitalière qui augmente l’inquiétude après cette nuit compliquée. Un relais arrive, un autre puis Roman enfin ! Ça à l’air l’aller pas trop mal en fait, changement de tenue, soupe, ravito complet en prenant le temps malgré la concurrence. Au pointage on s’aperçoit qu’ils sont ensembles les 2-3-4e relais, les autres sont déjà repartis et il reprend le chemin tout frais comme un gardon et surmotivé pour les 30 kmsrestants! Ensuite j’attends Mayeulle car je peux rester pour Maria avant d’aller au dernier point de passage. Roman est au taquet et m’envoie les messages prévenant de sa remontée de position : c’est top ! J’ai vraiment faim et pas osé taper dans le ravito : je me rabats sur une banane qui trainais dans la voiture et une barre pour changer… Maria déboule à mag 12, quelques déboires aussi la nuit surtout pour trouver le chemin mais elle pète le feu, et fidèle à elle-même son passage au ravito sera express. Au Pontet c’est le soleil qui pointe son nez, peu de coureurs sont passés, j’ai hâte de voir Roman, les supporter prévus vont louper. Encore une fois il me surprend car il arrive avant le timing prévu et en se trompant de chemin, récupération du gazier direction ravito. Le signalement est très mal indiqué on ne comprend pas où c’est… Passage rapide, ça sent la fin, c’est énorme la pêche qu’il a retrouvé, plus rien ne l’arrête ! Cette fois pas le temps de patienter pour Maria je prends un break thé et je dois filer. J’espère trouver quelques myrtilles au col pour compléter le petit dèj et je me fais encore surprendre par Rom qui est déjà au Grand Chat ! Bref je préviens la famille et taille la route, il finit par m’appeler en mode ras le bol je suis où, moi je suis toujours au volant. Comme moi la veille sans avoir reconnu on pète gentiment un câble sur la fin, je check le tableau de passage et le rassure il est à Mont Gilbert il lui reste un peu moins de 2,5 km de descente pour terminer. Heureusement je suis tout près, je me gare et pars en direction de lui, il déboule quelques minutes plus tard, on trotte tous les 2 le dernier km, c’est génial l’arrivée dans le parc ! On sent sur son visage que le chemin fut rude mais quelle joie là de finir cette course de belle manière. On sonne la cloche la larme à l’œil !
Les filles se font aussi une bonne dose d’émotions à l’arrivée de Maria, puis on reprend la route car d’autres coureurs sont toujours en chemin. C’est le petit frère qui aura ses amis pour l’accompagner pour la fin du 85 et donc une soirée sportive s’annonce pour eux. On retrouve l’artiste au ravito de Val Pelouse, dans une forme olympique et une motivation sans faille, la famille est là réunie on le ravitaille, le bonheur est dans l’air partout autour malgré la douleur que l’on peut lire sur les visages de quelques solos du 145k. Il réussit une perf énorme et terminera son 85 km 16e au scratch 1er espoir : le petit trace son sillon pour devenir un grand !
La cérémonie de clôture c’est grandiose, un bain d’émotion qu’on a vécu, moments magiques entremêlant bonheur, joie, fierté, douleur, dépassement, respect, amitiés, amour, Pour résumé : une épreuve hors norme, une course d’anthologie, un parcours dur mais génial à la fois, un we gravé dans nos mémoires…
Bilan et remerciements :
Une 2e place en duo, mais surtout des bons temps mis à parcourir chaque relais malgré les difficultés rencontrées. C’est top !
Un grand merci à Arnaud et Marie pour leurs conseils, à la famille pour leur soutien, aux bénévoles qui ont fait un boulot monstre, et surtout à Florent d’avoir imaginé, concrétisé, réalisé, balisé, flippé, géré tout ça pour nous tous amoureux de la montagne !

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de run-à-la-fac
  • : Le groupe « Run à la fac », ce sont 60 coureurs qui se retrouvent par tous les temps au bord du Canal du Midi, sur les chemins des coteaux de Pech David ou sur des sentiers plus montagnards pour s’entraîner, se dépenser et partager un bel effort ! Créé en 2010 par Maria Semerjian, professeur d’EPS et passionnée de trail, au sein du Service des sports de la faculté des sciences Paul Sabatier de Toulouse, le groupe ne cese de s'étoffer et repart de plus belle à chaque rentrée.
  • Contact

Recherche

Sponsors

link

lien.jpg

LOGO-NET-OK.jpglinkrunning-Petzl_1024x768.jpg      Petzllink

Catégories